samedi 20 juillet 2013

Lecture: Les plus qu'humains, Theodore Sturgeon


J'ai déniché ce roman chez un bouquiniste et découvert "enfin"Theodore Sturgeon, auteur "qui a influencé des grands noms de la littératures de SF comme Ray Bradbury"! Alors comment ne pas remercier celui qui s'en est délesté un jour pour vider sa bibliothèque? MERCI.

Comme toujours, pour ce qui me concerne et bien d'autres lecteurs "lambda", la couv', le titre et la 4ème de couv' m'ont épinglée. c'est ainsi que pour une très modique somme, j'ai acquis ce monument primé en 1954 par le "Award Fantasy International"  (si si vous pouvez trouver des référencescliquer ici)
Pour le prix, je ne l'ai appris qu'aujourd'hui après avoir googliser Edward Hamilton Waldo de son vrai nom. La 4ème de couv' me l'avait cachée! Elle sera fouettée...
Jusque là, j'avais retenu après lecture de cette oeuvre dérangeante (bien plus en son temps, je présume) la prose de HW. Et quel rythme!
L'écriture de WH (cette inversion est faite exprès) m'a enthousiasmée par sa modernité, sa musicalité (même en traduction!).  Je garde ainsi un souvenir vif de la course folle dans les bois d'un de ses protagonistes, le curieux regard d'une drôle de petite bonne femme, la frustration d'une jeune adolescente, les soeurs siamoises ou jumelles ou évaporées...

L'univers des "Plus qu'humain" est âpre et étrange. Il est traite d'enfants maltraités, négligés, aliénés... Bref d'estropiés de la vie lesquels portent en eux un don. Un don qui est dû certainement à leur naïveté, leur a-socialité, leur vie en marge de la société. Les adultes ne font que passés et ne voient pas la substantifique moelle de la vie!
Le récit, composé initialement de trois nouvelles (ce qui se sent dans la lecture) parle d'un petit groupe de ces laissés pour compte qui se forment autours d'un crétin. Par leur vie commune, ils créent  un corps "plus qu'humain", un être doué de télékynésie, de télépathie dont la tête pensante et présciente est "bébé". Et Sturgeon touche les théories : Gestalt, et sociale de l'organisme.  Je vous laisse découvrir ...

Le dialogue intérieur de ces enfants s'est révélé pour moi bien plus fort et subtil que celui de Benjy dans Le Bruit et la fureur; n'en déplaise aux amateurs de Faulkner.
Malheureusement l'oeuvre est rattrapée par son temps et "la société" de l'époque... La vivacité des personnages laisse place à un discours psychanalysant et poussiéreux qui m'ont ennuyée...  Ce monument m'est tombé des mains. Je le lisais avec frénésie puis, déçue, je l'ai boudée... Avant de le reprendre et de finir en diagonale... Du fou? 

Qu'aurai-je fait en 1954, ou plus tard à mes 16 ans? J'aurai encensé Sturgeon et dévoré Les plus qu'humain. Moi aussi je suis issue d'une société... Il reste que Chapeau l'artiste!

Pour savoir un peu plus sur Edward Hamilton Waldo: cliquer ici
Pour savoir un peu plus sur Le Bruit et la Fureur: cliquer ici

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