vendredi 31 juillet 2015

Lecture : Nu dans le jardin d'Eden, Harry Crews



Si vous aimez les romans noirs, très noirs,
 les Romans écrits avec l'âme, la sueur et les tripes, 
avec talent, poésie, truculence et 
bonne traduction,
Vous ne pouvez pas échapper à Harry Crew.

Impossible.

Voici le troisième roman que je lis de lui
 et je peux le dire:
 le meilleur des trois pour moi.

"Nu sous le jardin d'Eden"
se déroule encore une fois dans un No Man's Land "Chez des ploucs".
Bienvenue à "Absurdie". 

Comme d'hab', il nous offre un concentré d'humanité splendide et misérable. 
 "Nu sous le jardin d'Eden" touche le sacré. 
Harry Crews donne, comme à chacun de ses romans, ce petit supplément d'âme qui fait toute la différence entre un bon roman et un très bon roman.

Bien sûr, il faut avoir le coeur accroché. Lire Harry Crews n'est pas de tout repos.
Je me suis retrouvée noyée dans le corps de Fatman, homosexuel contrarié, 
assommée comme le jokey Jester par le suicide de son cheval,
 le "premier (et le dernier) jour de sa vie de "jockey"
Dérangée par Dolly, la vierge à l'hymen d'acier et ancienne danseuse dans une cage dorée,
 aussi folle que le père de Fatman, dont l'existence se termina dans un sac de phosphate...

Le monde de Harry Crews est noir, bariolé, absurde. 
Dans "Nu sous le jardin d'Eden", Dolly a compris : 
1) Les Hommes ne voient rien, si ce rien n'est pas présenté dans une cage dorée...
N'est-ce pas notre quotidien avec notre monde "show-biz" ?
2) L'Homme est heureux s'il creuse le même trou chaque jour, sous les rayons implacables du soleil, et ce, même si ce trou est rebouché chaque soir.

"Nu sous le jardin d'Eden",
 c'est l'évangile de Harrys Crews,
Infernal.


Pour plus d'infos:
Mes lectures, Harry Crews: Le chanteur de Gospel cliquer ici La foire aux serpents cliquer ici
Pour en savoir un peu plus sur Harry Crew: cliquer ici

jeudi 2 juillet 2015

Lecture: Le chanteur de Gospel, Harry Crews

Harry Crews est l'écrivain qui vous transporte dans de l'Amérique profonde dans "le trou du cul du monde". La nature est aussi sauvage et tarée génétiquement que les Red Necks. Pour survivre dans cette jungle il faut être un psychopathe d'une intelligence hors norme ou être doté d'un instinct de survie extrême. Si vous n'avez pas encore vu le film "Délivrance" courrez le visionner (je sais j'en ai parlé dans mon autre article sur H. Crews mais je ne résiste pas! Quand on aime, on ne compte pas).

D'autres auteurs sont dans la même veine qu'Harry Crews: JR Lansdale pour son terrifiant roman "Les marécages" (j'en parle un peu ici), et que James Lee Burke pour "Dans la brume électrique avec les morts confédérés"
Mais Harry Crews est sans concession. Il faut avoir le cœur ou l'estomac bien accrochés.

Dans le chanteur de gospel, on retrouve le sacré incarné par la beauté angélique du chanteur et sa voix talentueuse et magique qui convertir ses auditeurs "en masse"; un sacré pétri de noirceur comme l'addiction sexuel dont le chanteur de gospel est l'objet.
On retrouve aussi cet implacable désespoir, cette volonté de s'échapper de cet endroit infernal, qui se brise par la cruelle bêtise des hommes. Le chanteur de gospel est un très bon roman. Peut être pas aussi explosif pour moi que le premier que j'ai eu en main; mais la première fois garde un goût de nostalgie, n'est-ce pas?
D'autres thèmes sont abordés bien sûr: la musique, la racisme, la cupidité, la "starisation" avant l'heure! La difficulté à se séparer, etc... L'impossibilité aussi de faire le bien à l'autre si celui-ci n'a pas lui-même avancer : le chanteur offre une maison magnifique, "de rêve", à sa famille qui la détruit par sa négligence, sa bêtise... La destruction d'une maison idéale revient dans "Nu dans le jardin d'Eden"... Un symbole fort:
Harry Crews pose son regard sur une humanité au commande de sa propre destruction.
Encore une fois, une chronique d'une mort annoncée.

Pour aller plus loin:
ma lecture sur Harry Crews: La foire au serpent