Je souhaite revenir sur la réponse de Clotilde à mon article. Clotilde parle d’un passage de relais par l’auteur. Ce qui est très touchant venant d’une lectrice, et qui rejoint aussi ce qu’écrit une grande conteuse Pamela L. Travers, la maman de Mary Poppins. Dans un texte inédit en français, inclus dans « Mary Poppins : La maison d’à côté », traduit par Thierry Beauchamp, elle note qu’ « Un écrivain n’est que la moitié de son livre. L’autre moitié est le lecteur » . C’est un peu court mais le texte l’est et , sachant que Pamela L. Travers a étudié Jung et les mythes une grande partie de sa vie, je pense qu’elle serait d’accord qu’il y a un troisième « larron » à ce couple mais là n’est pas mon propos.
L’œuvre est une rencontre et elle engage par elle-même un dialogue avec le lecteur. Elle entraîne une certaine intimité, au point où on peut ressentir un dialogue « d’âme à âme ». C’est en tout cas ce que je ressens en tant que lectrice/contemplatrice pour certains artistes et/ou écrivains et c’est de cette façon que je l’ai compris quand une amie autrice m’a confiée « être heureuse et soulagée » d’avoir enfin « trouver sa famille d’écrivains ». En tant que lectrice, je ressens une grande proximité avec certains auteurs qui me font « vibrer » et m’ enthousiasment « profondément ». Cela peut vous sembler exagéré mais j’ai énormément appris des romans lus durant mon enfance et mon adolescence et je continue d’apprendre d’eux… L’influence des livres est telle pour moi que « L’œuvre de Dieu la part du Diable » de John Irving a grandement contribué à ma décision de rentrer en fac de médecine (car c'est un secret de polichinelle). Non seulement les livres m’ont ouvert des champs de pensées et de connaissances importantes (et j’entends surtout des œuvres de fiction), mais ils m’ont aussi soignée et inspirée. Les livres ne sont pas seuls : Les tableaux, la musique aussi, l’amitié, l’amour, etc… Mais je témoigne en tant que lectrice. En tant que lectrice, du temps où je soignais, j’ai aussi proposé des ouvrages à mes patients qui m’ont eux-mêmes partager leur découverte (Et j'ai appris au décours que la "bibliothérapie" c'était institutionnalisée). Et comme certaines oeuvres nous marquent, il est normale que nous y répondions à notre tour par la création... On parle toujours de "pour qui nous écrivons" mais la seule fois où j'ai entendu que nous écrivions pour des textes que nous avions lû c'était durant le festival du polar de Villeneuve les Avignons, durant l'allocution d'un écrivain que j'admire: . Pour ma part, j'en ai parler "en passant" pour "Mi Vampire". J'en avais clairement conscience. Par contre c'est écoutant que cela m'est apparu plus clairement et je dois vous avouer que j'ai écrit « Hachiko au Pays de la Nuit » c’est en hommage à « Maître et Marguerite » de Mikhaïl Boulgakov. Et je dois aussi invoquer Hayao Miyasaki. Pour ce dernier, il semble que de nombreux lecteurs l’aient remarqué… Je ne résiste pas du coup, vue que je l'ai découverte hier soir : j’ai été très émue par la critique d'un certain « Patrick-François » sur amazon, que je ne connaissais pas jusque-là et qui n’est autre que JC Gapdy auteur de SF (qui signe aussi une nouvelle dans l’Anthologie Freakshow et que, je répète, je n'ai encore jamais rencontré). Il a vu en « Hachiko au Pays de la Nuit » un je ne sais quoi du « voyage de Chihiro ». Comme écrit Pamela L. Travers, "le lecteur nous donne des indices"… Or je n’avais pas du tout fait le lien ! Mais ce n’est pas si étonnant, Le voyage de Chihiro est un de mes film préférés… Pour ce qui est de Boulgakov, il n’est malheureusement pas un auteur très connu… Et pourtant « Maître et Marguerite » est pour moi « un chef d'oeuvre » et je « rêve » de la relire dans la nouvelle traduction de André Markowicz.
Bref pour finir : L’écriture et la lecture vous l'aurez compris sont Magies…
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