dimanche 29 novembre 2020

2020 Armada et Ska même combat !

Dans un peu plus d'un mois, l'année 2020 aura passé l'arme à gauche (si l'on croit à une historicité linéaire) et bien entendu, si j'ai parlé brièvement du Roi Pervers (nouvelle fantastique que j'ai auto-publiée cet été) et si j'ai résumé ce qui était à venir dans un premier post, je n'ai aucunement parlé des sorties de 2020. 

Elles ne sont pas nombreuses du reste mais "quand même" il est judicieux que je vous en parle pour "passer le relais" et par ce que je suis fière d'avoir trois nouvelles publiées dans trois anthologies et ce, en très très bonne compagnie, vue les auteurs talentueux!!!! J'en profite aussi pour remercier les deux maisons d'éditions Armada et Ska de m'avoir fait confiance, et puisque ça fait du bien de dire "merci" je remercie encore la directrice des anthologies chez Ska, Jeanne Desaubry, et celle chez Armada, Frédéric Czilinder. Pour 2020, vous pouvez donc me lire et en plus lire d'autres autrices et auteurs ultra-talentueux et reconnus dans les domaines de la SFFF  ou du "rose, rouge et du noir" (Bref que du "mauvais genre" en littérature que je revendique avec gourmandise). Je ne vous cache pas que les sujets m'ont enthousiasmée. 

Pour Freakshow:

 


Quand, durant un festival (du temps où il y en avait), Patrick Eris m'a parlée de l'anthologie sur le thème du cirque supervisée par Fréderic Czilinder, j'avoue que mon sang s'est figé. J'avais tellement envie d'écrire sur ce sujet! J'avais même "commis" un scénario BD quelques années auparavant en duo avec mon compagnon  mais nous l'avions lâchement abandonné. Le cirque pour moi c'est Freaks de Tod Browning. Bien sûr mes références ne se résument pas à ce film mais quand j'entends "cirque" c'est toujours la première vision qui me vient tant j'ai été troublé par ce chef d'oeuvre. J'ai donc écrit une nouvelle fantastique qui parle d'hypnose, de magie et où je rends hommage à Dickens en toute première partie (Oliver Twist). Oui ce n'est pas très cirque vous me direz... mais le personnage principal est arrivé sans crier gare en me disant "regarde moi je suis là". Et puis, n'y a-t-il pas un lien entre voleurs à la sauvette et cirque? les chenapans d'Oliver Twist sont des parias de la société comme les gens du voyage, les artistes ambulants, les artistes de mauvais genre parfois aussi... Comme j'ai reçu quelques exemplaires de "Freakshow" (j'aime bien l'illustration de Jean Mathias Xavier!), si vous souhaitez un exemplaire papier avec une griffure et peut être même un dessin et bien faites le moi savoir (en répondant à ce post ou sur facebook ou instagram). Si vous préférez le prendre en version papier chez l'éditeur (voici le lien) ou en ebook (voici le lien).

Pour 500 et l'Année en Pente raide :

 


L'anthologie "500" fête les 500 titres publiés par Ska et pour cela les autreurs et autrices maisons ont été appelés pour commettre un texte de 500 mots. Je n'écrivais plus depuis un moment et, sollicitée par Jeanne lors des rencontres 813, j'ai enfin été saisie par la fièvre de l'écriture et je me suis retrouvée (à nouveau) dans la tête d'un psychopathe. Comme toujours (si vous n'avez pas remarqué dans le noir ou le pulp) je me moque un peu aussi d'un phénomène de société, ici ? C'est un secret de Polichinelle... Sortie en janvier vous pouvez vous la procurer en ebook (voici le lien)

"L'Année en Pente raide" parle de cette année de M... ou du moins est déclenchée par 2020 mais il y en a pour tous les goûts: rose, rouge, et noir. Cette fois-ci des nouvelles plus longues. Pour ma part, encore du noir... Mais la protagoniste qui est apparue durant une nuit de désolation complète m'a insufflée une histoire plus longue. Bien plus. Du coup la nouvelle au titre "Kali" fait bien 5000 mots mais elle se poursuit et s'étoffe partant dans des méandres où tout n'est pas noir mais plus fantastique, un fantastique qui rappelle Hachiko. Et me voilà coincée depuis quelques jours pour n'avoir pas écrit le synopsis entier mais c'est ainsi! Et puis je m'émerveille en faisant des recherches sur les surréalistes, Chesterton, et d'autres... Cette étape d'écriture est très enrichissante mais prend du temps, beaucoup... L'écriture n'est que le hait de l'iceberg. J'en reparlerai... Je rajoute que L'année en Pente raide sort imminemment alors vous pourrez bientôt vous le procurer en ebook (voici le lien)

Enfin, si vous lisez, n'hésitez pas à le faire savoir. Les autrices et auteurs sommes toujours heureux d'avoir des retours. Même les critiques sont bonnes à entendre... Si elles ne sont pas injurieuses bien entendu. Quoique... C'est une autre histoire...

dimanche 22 novembre 2020

Ecrire pour être lûe ou la question de ce qu'est être artiste...

Je finissais mon dernier article sur "Qu'est-ce qu'un écrivain sans lecteurs"? Et j'avais envie de revenir dessus. D'autant que j'ai été confrontée à cette question jeune adolescente et que depuis que j'écris "pour être lue" je me la pose par salve... Alors cher lecteur, voici un petit billet...

Jeune ado, j'avais fait la connaissance, durant mes vacances, d'une femme totalement sulfureuse pour moi puisque "new-yorkaise, ayant vécu des aventures incroyables comme se retrouver dans une tempête de neige en sortant du métro alors qu'il faisait 30°(l'univers m'a entendue et j'ai connu ça quelques années plus tard à Montréal et c'était magique et tout à fait "glaçant") ou se faire piéger par un "space-cake" (ouf j'en ai réchappé!)".  Vivant avec une mère digne d'une héroïne d'Almodovar je ne vois pas au fond pourquoi elle me paraissait sulfureuse mais l'herbe est toujours plus verte ailleurs et la cinématographie était pour beaucoup dans mon cas (à l'époque j'étais notamment fan de Woody Allen, pas très original)... Toutefois le principal n'était pas son origine géographique mais sa profession puisqu'elle était ... "écrivaine" (à l'époque non féminisée puisqu'il y avait eu purge)... C'était pour moi tout à fait enthousiasmant puisque je dévorais les livres et écrivais... Mais cette première rencontre avec une autrice  fut bizarre. Non seulement je n'avais pas à faire à une autrice reconnue genre JK Rolling ( je vous arrête c'était bien avant Harry Potter) et surtout elle affirma un fait qui réfute l'idée qu'un écrivain ait besoin de lecteurs. La chère inconnue qui devait avoir une quarantaine d'années, me dit qu'elle ne cherchait pas à être publiée, ne l'était pas et se fichait d'être lue. Pourtant elle n'écrivait pas que son journal et elle se définissait comme écrivaine. C'était pour moi incompréhensible et je crois quand même que cela reste paradoxal... Et pourtant... 

 

Arriverai-je à m’expliquer ? Pas sûre, mais je me lance... La création (car au fond ce n'est pas que l'acte d'écrire) ne demande pas un public, elle n'est pas commandée ni dictée par un public pour être plus précis. La création n'est pas de la standardisation. La création est unique, inhérente à son auteur. Créer est un besoin, une nécessité incontournable. C'est ainsi que nombreuses méthodes de bien être, développement personnel ou de thérapie comme l'art-thérapie, le journal créatif (...) se développent dans nos contrées où notre âme est en souffrance. Et bien sûr que ça marche ! Mais si l'on tient un journal créatif est-on artiste? Ma réponse sera double "oui" et "non". Oui car notre âme a besoin de s’exprimer grâce à notre enfant artiste intérieur. Nous sommes foncièrement tous artistes. Pour autant  ce n'est pas parce que je tiens un journal ou j'écris des histoires que je suis autrice. 

 

Qu'est-ce qui fait que l'on se définisse comme « artiste » ? Est-ce de rendre publique et donc d’avoir un public ? Je ne crois pas non plus, même si ce n'est pas totalement vrai. Je crois que ce qui définit être « artiste » revêt un caractère qui n’est pas « à la mode actuellement car pourvu de relents dramatiques » mais qui me semble juste et qui se résumerait à: "je ne peux pas faire autrement et si je fais autrement je peux en mourir car je perds de vue mon âme". Créer est une chose sérieuse même si on peut énormément s'amuser quand on autorise notre enfant artiste à se déchaîner eheheh! (mais pas que...) La création endosse non seulement un caractère vital (je parlais de "respirer" dans l'article précédent) mais demande aussi de payer un prix pour elle. Et ça ce n’est pas à la mode dans notre société où tout doit être léger comme une bulle de champagne… Pour l’acte de création, on peut aller jusqu'à sacrifier pas mal de choses dont notamment des relations d'amour (amitié, partenaire, familiale). Ce sacrifice peut être de temps (moins de temps de partage avec ceux que l'on aime par exemple...) mais cela peut amener à des distanciations (vos parents ne comprennent pas, par exemple, que vous ne fassiez pas un métier sérieux) voire à des ruptures (si par exemple votre compagnon/e refuse que vous écriviez)... Je n’irai pas jusqu’à dire que l’on peut sacrifier sa vie mais quand on voit certains auteurs comme Salman Rushdie on peut le penser. Du reste, l’acte de création princeps qui est pour moi l’accouchement (tiens donc ?) est un acte douloureux et peut entraîner encore maintenant la mort, n’en déplaisent aux pourfendeurs de la science qui refuse la mort, comme si vivre ne renfermait pas le Léthée…

Créer n'est donc pas une affaire de public mais un acte essentiel pour l’âme et pour certains fous et folles dont je fais partie créer nous amène à des « sacrifices ». Mais en même temps et c’est là où le paradoxe entre en jeu, créer est un acte d’offrande et d’offrande à l’autre (pour certains dont je fais partie cela va plus loin c’est aussi à l’univers). Et qui est l’autre si ce n’est le public, le lecteur (…) ? Et là ça se corse car par exemple pour l’écrivain, il faut aussi prendre en compte son lecteur. Virginie Lou dans ses ateliers d’écriture (auxquels j’ai participé et qui m’a énormément aidée à progresser) formulait ce fait, qui pour moi est acquis : « le lecteur est sur votre épaule quand vous écrivez ; ne l’oubliez pas ! » De façon très schématique : Il ne suffit pas d’écrire mais aussi d’être lue…n’est-ce pas un casse-tête que je vous ai donné ? Je pourrai continuer encore mais après deux heures passées sur cet article je m’arrête là… Pour cette fois…




samedi 14 novembre 2020

Vous avez dit écrire?


 

 

Cela fait environ une dizaine de jours que je projette de reprendre mon blog mais avant: il a fallu que j'essaye d'y "rentrer" puis que je me décide à chercher les codes sur mon petit carnet puis que je réalise que "non", je ne les avais pas notés puis que je valide mon incompatibilité avec la réalité actuelle , puis que j'ai l'idée que je pouvais tout à fait chercher les codes par le site. Vous croyez que ça s'arrête là ? Non bien sûr ! J'ai découvert que je ne me rappelais pas de mon identifiant, qui pouvait se demander et qui s'est révélé être un mail obsolète dont les codes , ben ma foi je ne les avais pas, non plus…Et après on dit qu’internet c’est rapide !

Tout ça pour vous dire qu'il m'a fallu beaucoup d'obstination pour vous transmettre cet article et que j'espère par ce témoignage "témoigner" de ma volonté de reprendre là où je m'étais arrêtée. (Et si vous voulez témoigner en retour faites-le !)

Vous avez compris quelque chose ? C’est un peu "obscur" je l’avoue  et je vous (et me dois) une explication. En fait c'est plus une analyse, comme quand on est devant son psy, et (ça ça me connaît puisque j'ai été des deux côtés). Et si je vous la soumets, prenez- le comme une marque d'amitié, pour vous donner à voir l'envers du décor, et aussi rappelez que le processus de création n'est pas linéaire, qu'il nous demande de prendre soin de soi. Voici donc ce billet doux :

Durant environ deux ans je n'arrivais plus à écrire. C'était plutôt cocasse puisque je m'étais exilée de la capitale pour respirer (au sens littéral) et avoir plus de temps à réserver à cet art et reprendre le dessin. Je devais aussi assurer ma couche (et celles des miens) et « gagner ma croûte ». J'étais dans un processus de décroissance donc je n'avais pas besoin de travailler autant, vu que le pain, le toit et les annexes ne sont pas aussi exorbitants qu'à Paris. Je pensais donc pouvoir écrire, dessiner et "occasionnellement" travailler. Et oui il faut bien travailler car l'écriture ne me procure pour l'instant aucun revenu (disons que pour m'acheter des cacahouètes) mais travailler me demandait un gros investissement humain : voyager sur paris deux à trois fois par mois, et... soigner. Or soigner est un art bien que la société tend au contraire (mais ne standardise -t-elle pas même les bébés ?). Le soin, comme l'écriture et la peinture pour moi cela ne s'arrête jamais. La représentation ne s’arrête pas à la représentation. Pour ceux qui ont lû mon roman « Hachikȏ au Pays de la Nuit » sachez qu’il m’a fallu neuf relectures, soient trois années pour juger qu’il était prêt. Et le processus créatif ne s’arrête pas à ma table . L'art accompagne l'artiste dans son quotidien le plus trivial. En épluchant des carottes, je prépare une création. J’ai besoin de temps comme bon nombre d’artistes. C'est ainsi.

Du coup je rentrais épuisée, je continuais à soigner à distance et je tombais dans une spirale qui ne s'arrêtait pas où je n’avais plus la flamme d’écrire ni de dessiner. Et puis il y a deux ans ou plus (ce n'est pas ce qui est important), j'ai été emportée dans le flot d'une inspiration d'une exigence folle et vivifiante: créer des cartes oraculaires. Je pouvais enfin créer à nouveau, et si ce n'était des mots c'étaient des images et j'en étais heureuse je me sentais enfin à nouveau en vie mais une partie de moi me manquait: écrire. Et mon quotidien est devenu : soigner et la peinture, le collage, les "flashs", l'inspiration tumultueuse; mais toujours pas l'écriture comme si le robinet de 'mixed media" m'imposait la fermeture de celui "écriture". 

Quand j'ai fini les cartes j'ai cru retomber dans le désert d'où l'oracle m'avait sortie ( je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières: j'avais pour moi la spiritualité, le chamanisme, la médecine chinoise et une foule d'écrits à explorer, les patients à soigner et puis les miens!) mais l'essentiel me manquait. Un discret souffle est cependant venu toquer à ma Psychée, en la personne de la talentueuse autrice Jeanne Desaubry et de 813. Au cours de la soirée annuelle de cette association des amoureux du polar, elle m'a demandé d'écrire une nouvelle de 500 petits signes  pour un recueil d'auteurs Ska. Dans la nuit, j'ai à nouveau été saisie par l'inspiration. Et j'ai ainsi écrit une histoire dictée par une entité que j'appellerai mon enfant artiste intérieur. Puis, dans la foulée pour que je ne crie pas "victoire" et que je reprenne comme si de rien était, je suis tombée à ce moment malade, une pneumonie (une troisième dans ma noble carrière d'humaine) , plutôt gratinée. Je passerai les détails mais l'univers, la providence où ce que vous souhaiterez y mettre , avait calculé son coup et m'avait donné à lire le Tao, Julia Cameron... Et comme la vie n'est pas un long fleuve tranquille, d'autres épreuves sont venues s'ajouter , en y incluant le confinement bien entendu. Mais je ne veux pas en dire plus, sauf ceci : J’ai ressorti des textes abandonnés dans un tiroir et j'écris. Pour l'actualité: 

  • J'ai ré-ecrit et oublié La nouvelle du Roi pervers qui est fascinante pour moi qui l'est écrit la première fois "en transe"; c'est en relisant Dune qu'elle s'est ré-invitée pour un dernier toilettage. 
  • J'ai enfin fini un conte sordide sur la Belle au Bois Dormant comme je l'appelle qui attend une relecture. 
  • Je fignole un petit zine un tantinet gothique, et je réfléchis à autoédité en micro édition aussi (soit en zine) une petite nouvelle gothique avec un saupoudrage, léger, érotique. 
  • Enfin, ce qui me surprend et est encore en lien avec Jeanne :  pour un nouveau recueil j'ai écrit une nouvelle de 500 mots qui  s'est transformée en novella et finira peut-être par devenir un roman. 
  • Et tout ça en peignant et dessinant. Bien sûr chaque jour n’est pas flamboyant et je passe même par des moments difficiles ; je suis peut-être trop présomptueuse par ce billet mais j'avais envie de partager avec mes lecteurs. Car qu'est-ce qu'un écrivain sans lecteurs je vous le demande ?