Cela fait environ une dizaine de jours que je projette de reprendre mon blog mais avant: il a fallu que j'essaye d'y "rentrer" puis que je me décide à chercher les codes sur mon petit carnet puis que je réalise que "non", je ne les avais pas notés puis que je valide mon incompatibilité avec la réalité actuelle , puis que j'ai l'idée que je pouvais tout à fait chercher les codes par le site. Vous croyez que ça s'arrête là ? Non bien sûr ! J'ai découvert que je ne me rappelais pas de mon identifiant, qui pouvait se demander et qui s'est révélé être un mail obsolète dont les codes , ben ma foi je ne les avais pas, non plus…Et après on dit qu’internet c’est rapide !
Tout ça pour vous dire qu'il m'a fallu beaucoup d'obstination pour vous transmettre cet article et que j'espère par ce témoignage "témoigner" de ma volonté de reprendre là où je m'étais arrêtée. (Et si vous voulez témoigner en retour faites-le !)
Vous avez compris quelque chose ? C’est un peu "obscur" je l’avoue et je vous (et me dois) une explication. En fait c'est plus une analyse, comme quand on est devant son psy, et (ça ça me connaît puisque j'ai été des deux côtés). Et si je vous la soumets, prenez- le comme une marque d'amitié, pour vous donner à voir l'envers du décor, et aussi rappelez que le processus de création n'est pas linéaire, qu'il nous demande de prendre soin de soi. Voici donc ce billet doux :
Durant environ deux ans je n'arrivais plus à écrire. C'était plutôt cocasse puisque je m'étais exilée de la capitale pour respirer (au sens littéral) et avoir plus de temps à réserver à cet art et reprendre le dessin. Je devais aussi assurer ma couche (et celles des miens) et « gagner ma croûte ». J'étais dans un processus de décroissance donc je n'avais pas besoin de travailler autant, vu que le pain, le toit et les annexes ne sont pas aussi exorbitants qu'à Paris. Je pensais donc pouvoir écrire, dessiner et "occasionnellement" travailler. Et oui il faut bien travailler car l'écriture ne me procure pour l'instant aucun revenu (disons que pour m'acheter des cacahouètes) mais travailler me demandait un gros investissement humain : voyager sur paris deux à trois fois par mois, et... soigner. Or soigner est un art bien que la société tend au contraire (mais ne standardise -t-elle pas même les bébés ?). Le soin, comme l'écriture et la peinture pour moi cela ne s'arrête jamais. La représentation ne s’arrête pas à la représentation. Pour ceux qui ont lû mon roman « Hachikȏ au Pays de la Nuit » sachez qu’il m’a fallu neuf relectures, soient trois années pour juger qu’il était prêt. Et le processus créatif ne s’arrête pas à ma table . L'art accompagne l'artiste dans son quotidien le plus trivial. En épluchant des carottes, je prépare une création. J’ai besoin de temps comme bon nombre d’artistes. C'est ainsi.
Du coup je rentrais épuisée, je continuais à soigner à distance et je tombais dans une spirale qui ne s'arrêtait pas où je n’avais plus la flamme d’écrire ni de dessiner. Et puis il y a deux ans ou plus (ce n'est pas ce qui est important), j'ai été emportée dans le flot d'une inspiration d'une exigence folle et vivifiante: créer des cartes oraculaires. Je pouvais enfin créer à nouveau, et si ce n'était des mots c'étaient des images et j'en étais heureuse je me sentais enfin à nouveau en vie mais une partie de moi me manquait: écrire. Et mon quotidien est devenu : soigner et la peinture, le collage, les "flashs", l'inspiration tumultueuse; mais toujours pas l'écriture comme si le robinet de 'mixed media" m'imposait la fermeture de celui "écriture".
Quand j'ai fini les cartes j'ai cru retomber dans le désert d'où l'oracle m'avait sortie ( je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières: j'avais pour moi la spiritualité, le chamanisme, la médecine chinoise et une foule d'écrits à explorer, les patients à soigner et puis les miens!) mais l'essentiel me manquait. Un discret souffle est cependant venu toquer à ma Psychée, en la personne de la talentueuse autrice Jeanne Desaubry et de 813. Au cours de la soirée annuelle de cette association des amoureux du polar, elle m'a demandé d'écrire une nouvelle de 500 petits signes pour un recueil d'auteurs Ska. Dans la nuit, j'ai à nouveau été saisie par l'inspiration. Et j'ai ainsi écrit une histoire dictée par une entité que j'appellerai mon enfant artiste intérieur. Puis, dans la foulée pour que je ne crie pas "victoire" et que je reprenne comme si de rien était, je suis tombée à ce moment malade, une pneumonie (une troisième dans ma noble carrière d'humaine) , plutôt gratinée. Je passerai les détails mais l'univers, la providence où ce que vous souhaiterez y mettre , avait calculé son coup et m'avait donné à lire le Tao, Julia Cameron... Et comme la vie n'est pas un long fleuve tranquille, d'autres épreuves sont venues s'ajouter , en y incluant le confinement bien entendu. Mais je ne veux pas en dire plus, sauf ceci : J’ai ressorti des textes abandonnés dans un tiroir et j'écris. Pour l'actualité:
- J'ai ré-ecrit et oublié La nouvelle du Roi pervers qui est fascinante pour moi qui l'est écrit la première fois "en transe"; c'est en relisant Dune qu'elle s'est ré-invitée pour un dernier toilettage.
- J'ai enfin fini un conte sordide sur la Belle au Bois Dormant comme je l'appelle qui attend une relecture.
- Je fignole un petit zine un tantinet gothique, et je réfléchis à autoédité en micro édition aussi (soit en zine) une petite nouvelle gothique avec un saupoudrage, léger, érotique.
- Enfin, ce qui me surprend et est encore en lien avec Jeanne : pour un nouveau recueil j'ai écrit une nouvelle de 500 mots qui s'est transformée en novella et finira peut-être par devenir un roman.
- Et tout ça en peignant et dessinant. Bien sûr chaque jour n’est pas flamboyant et je passe même par des moments difficiles ; je suis peut-être trop présomptueuse par ce billet mais j'avais envie de partager avec mes lecteurs. Car qu'est-ce qu'un écrivain sans lecteurs je vous le demande ?
Bonjour Linné,
RépondreSupprimerahhh, Hachiko. Toujours un coup de coeur pour moi et pour tous ceux qui le lise. Merci de me l'avoir proposé.
Manu
Un très grand merci Manu du fond du coeur et de l'au-delà :) j'aboierai bien un coup :)
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