mercredi 22 février 2023

Où en est le recueil de nouvelles et petit extrait de "Une nouvelle Poupée"

Je pensais publier mon recueil de nouvelles, issues tout droit de mon imaginaire et appelées genre SFFF courant décembre de l’année dernière mais non, la correction comme la relecture (et la réécriture s’il y avait lieu) devait se faire plus lentement. Pourquoi courir si ce qui compte est le chemin et aussi « quand même » d’arriver ? En cette année du Lièvre, j’avance plus vite sur ce recueil, et je redécouvre des nouvelles qui pour certaines n’ont jamais été publiées alors qu’elles le méritent. Pour l’heure voici un extrait d’une nouvelle fantastique « Une nouvelle Poupée », le début pour être précis. Elle a fait partie d’un recueil sur le thème des forains "Freakshow" anthologie dirigée par Frédéric Czilinder, éditions ARMADA. 

Le thème du cirque me plaît beaucoup, avec mon compagnon nous avions même écrit un long synopsis de BD sur un cirque, aux accents tout aussi fantastiques que ma nouvelle… Dans « Une nouvelle poupée » j’y ai mis tout mon cœur (ce qui n’est pas un scoop !), tant je chéris le personnage de gavroche et celui de Oliver Twist , entre autres ! Il y a aussi au moins une référence cinématographique mais pour l’heure personne ne l’a relevée. Néanmoins pour mon grand plaisir je l’avoue, une critique a rapproché cette nouvelle de l'univers fantastique de Stephen King ce qui me rend très heureuse, gonfle mes chevilles mais surtout me fait rire. La naissance de ce bébé n’a pas été facile pour des raisons qui sont bien au-delà de l’écriture…

Concernant la publication du recueil, cette fois-ci je ne m’avance pas pour la date, d’autant que je compte faire des cartes associées à chaque nouvelle… Pour l’heure le début de :

 


Une nouvelle Poupée

 Linné Lharsson (in The Moon)

La foule de badauds se presse au pied des baraques bariolées où les artistes et les bonimenteurs font leur numéro pour appâter le chaland. Leur regard rejoint ceux des enfants, des gueux. Tous rient à gorge déployée, retiennent leur souffle ou s’extasient avec force onomatopées ; un peu comme les pigeons qui roucoulent à mes pieds au rythme des miettes qui tombent de mon casse-croûte, les jours où je me cache pour m’empiffrer sans le groupe dans la ruelle des Lavandières. Mais la fête foraine, c’est plus qu’un casse-croûte. C’est un festin pour le prolétariat, « les pigeons des nantis » comme les surnomme Aaron le mendiant du marché qui, dans sa jeunesse, a été anarchiste. C’est qu’il y en a des pitreries à admirer ! Ici, des acrobates en tutu rose jonglent avec la vaisselle d’une grosse matrone qui les menace d’un rouleau à pâtisserie. En face, Hercule, l’homme le plus fort du monde, en justaucorps malgré le temps glacial, fait rouler ses biceps en proposant d’admirer d’impressionnants tours de force à l’intérieur de sa tente. Plus loin des chiens savants vont convoler « en juste noce ». Pour l’occasion, tous deux sont apprêtés : tulle et crinoline pour Mimi la fiancée fox-terrier, haut de forme, plastron et nœud papillon pour Jean-Yves le caniche noir. Ce qui n’est pas du goût de Jo, un lévrier gris, bandana au cou qui tente de ravir Mimi en faisant des pirouettes sur un tremplin.

Mazette, je suis au paradis des chapardeurs ! Malgré la promesse qui me brûle maintenant l’estomac — autant que le billet d’entrée que je serre au creux de ma main droite et qui embrase ma paume — je ne peux m’empêcher de scruter les montres à gousset, de soupeser du regard les aumônières et autres mannes sur lesquelles il serait aisé de faire main basse. 

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