En premier lieu : je vous souhaite une belle année, laquelle débute par le printemps, saison par excellence de la renaissance, l'éclosion!
J'arrive au même moment à la fin des corrections de ce recueil de nouvelles. En parallèle, mon acolyte Linné In The Moon (son/mon site ici) a fait plusieurs collages numériques en rapport avec ces histoires. Comme elle mène plusieurs projets de front, elle n'a pas fait autant qu'elle souhaiterait. Mais la mise en page ne sera pas trop retardée... Je pourrais ainsi proposé enfin ce fameux « recueil qui me tient à cœur»...
Pour
l'heure, voici un collage révélé et un extrait de la nouvelle qui ouvrira la
danse: La fée de la quintessence, une ode à l'enfance et l'imagination... Belle découverte !
LA FEE DE LA QUINTESSENCE
C’était une fin d’après-midi d’été, où le bitume fumait. Le grésillement des mouches n’avait pas cessé. Elles tournaient sans répit, au-dessus des ordures qui s’accumulaient dans la rue. Pour autant les bruits de la journée laissaient place aux joyeux brouhahas des passants libérés de leurs corvées. Ce qui n’était malheureusement pas mon cas, coincé dans cette pièce exiguë devant un bureau trop grand, croulant sous une montagne de dossiers, je ronchonnais en cherchant la formulation correcte qui enfin me déchargerait jusqu’au lendemain !
Mon stylo s’échappa de mes doigts poisseux et tomba à terre quand la porte s’ouvrit sur la nouvelle secrétaire. Se croyant seule, elle s’avança jusqu’à « l’antiquité » qui trônait sur le mur, un vieux miroir encadré de moulures dorées qui dénotait avec le mobilier fonctionnel du cabinet d’avocat où je travaillais comme petite main, en attendant d’être remarqué comme « jeune talent littéraire » ; ce qui s’éternisait… La jeune femme esquissa un pas de danse et détacha sa longue chevelure mordorée laquelle retomba sur sa robe fleurie de grand-mère. Pour la première fois, alors que j’observais son reflet dans le miroir, je la vis telle qu’elle était.
Son visage lunaire scintillait dans un halo soyeux. Son front était cerclé d’un ruban de papillons. À la fenêtre, les hirondelles entamèrent leur ode au coucher du soleil et, comme par magie, nos regards se croisèrent dans nos images réfléchies. J’en oubliai les tracas journaliers. Je fus saisi par l’éclat minéral de ses yeux et m’abandonnai à leur fraîcheur. Nullement surpris, je flottai sur le dos et écartai bras et jambes dans cette fontaine de jouvence, devenant l’étoile à cinq branches.
copyright texte: Linné Lharsson
Copyright image: Linné In The Moon